“Into the Wild” (“Dans la nature sauvage”) est un film qui retrace la vie de Christopher Johnson Mc Candless, un jeune aventurier américain disparu tragiquement après avoir voulu fuir l'hypocrisie du monde adulte, les artifices de la société matérialiste, et les traumatismes de sa propre enfance. Son but est de s'enfoncer toujours plus avant dans la nature sauvage, et d'atteindre l'Alaska. Sur son chemin, ses rencontres éclectiques (des hippies généreux, une jeune fille souffrant de solitude, un vieil homme qui lui parle de Dieu…), sans remettre en cause la détermination de sa quête solitaire, vont modifier ses perspectives sur le sens de la vie. Peu avant de mourir, il écrira : « la vie n'a de sens que dans les rencontres »…
Servi par l'interprétation pleine d'empathie du jeune Emile Hirsch (même âge que l'authentique aventurier au moment du tournage) et par les chansons déchirantes de Eddie Vedder (évoquant à merveille le “poor lonesome cowboy”), ce fim est à la fois pathétique et fascinant — en posant en second plan la question de l'inanité de nos sociétés obsédées par l'argent, le pouvoir d'achat, la consommation et le confort, et de ce fait radicalement éloignées de la nature sauvage et… de notre nature profonde. C'est ce que cette chanson “Society” nous murmure – comme un cri d'alarme à peine audible dans le tumulte de la vie moderne : « C'est un mystère pour moi, nous avons une avidité que nous avons acceptée (…) Tu penses que tu dois avoir plus que ce dont tu as besoin (…) Société folle et creuse, tu es un élevage de fous ! »
Mot de la fin de cette destinée tragique, à la poursuite d'un impossible idéal :
« I have had a happy life and thank the lord. Good bye and may God bless all ! »