Novembre 1907. Le poète autrichien Rainer Maria Rilke arrive à Venise, il est accueilli par Adelmina Romanelli, une jeune fille qui tient avec sa famille une pension sur les Zattere. Dès le premier regard, « Mimi » est éprise du poète. Fasciné par sa beauté, il lui écrit des lettres, même vivant sous le même toit. Mais il n’oublie pas qu’il est père de famille, et part bientôt retrouver en Allemagne sa femme et sa fille.
Au travers de la correspondance écrite, leur relation prend la direction d’une amitié féconde, d'une exquise délicatesse. Mais le poète est pris par l’écriture d’un nouveau roman, « les Cahiers de Malte Laurids Brigge », et prend ses distances…
Cette lettre d’une élégance toute romantique exprime la délicatesse de cœur d’un être assez sensible pour retenir de l’autre ce qui précisément ne saurait se définir : le frémissement d’une présence, la connivence qui se passe de mots, l’attente à la fois intense et sereine, et jusqu’à la présence dans l’absence. Contraire de l’élan captatif, il s’agit d’un amour de bienveillance et de courtoisie, amour paisible et pur, non dénué d’une certaine ferveur mystique. Si l’âme éprise s’efface, c’est pour mieux révéler l’autre dans la splendeur de sa liberté et la plénitude de sa présence.