Les Réenchanteurs Associés

Les sélections vidéo des Réenchanteurs Associés

Rubrique consacrée au réenchantement, à l'expression de la vie dans ce qu'elle a de merveilleux, d'unique, d'édifiant, afin que nous choisissions notre camp : celui des veilleurs de valeurs et des passeurs de lumière et d'espérance. Quelques minutes pour prendre le temps de vivre, pour renouveler son regard sur le précieux de la vie, pour renouer avec les simplicités originelles hors desquelles il n'est point de plénitude possible.
À bon réenchanteur, salut !

CONFIANCE :

Ose exprimer ce que tu es !
La scène la plus surprenante du film : « N'oubliez jamais ça »
« LE CERCLE DES POÈTES DISPARUS », de Peter Weir (1989)
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Cette séquence est extraite du film-culte « Le Cercle des Poètes Disparus », qui eut un retentissement considérable lors de sa sortie en 1989. La pédagogie déroutante du Professeur Keating dénote quelque peu dans la prestigieuse académie de Welton — institution américaine austère, à la fière devise : “Tradition, Discipline, Excellence”. Keating, professeur original de Lettres anglaises, encourage des jeunes gens de bonne famille à échapper aux conventions pour affirmer leur singularité légitime. Todd Anderson est un élève d'une timidité maladive, qui va peu à peu exprimer le meilleur de lui-même grâce aux stimulations formidablement encourageantes du Pr. Keating. En projetant sur le devant de la scène un élève particulièrement intériorisé, et en prenant le risque de le livrer à la risée générale, le Pr. Keating semble enfreindre les lois les plus élémentaires de la pédagogie ! C'est précisément ce qui surprend ici — la manière dont un supplice peut se métamorphoser en une épreuve du feu permettant d'accéder à une victoire immense et inoubliable : la victoire sur soi-même… La présente scène-clé, à travers un rituel quasi chamanique et à tout le moins initiatique, est la preuve étourdissante qu'un éducateur peut atteindre le sommet de son art de transmettre, en révélant un être à lui-même, en lui donnant confiance dans ses propres capacités. Une grande leçon de confiance, où l'instinct de l'instant crée une empreinte ineffaçable dans la vie d'un être. Car on ne connaît bien que ce que l'on a expérimenté. À la fin du film, Anderson est le premier de tous les élèves à exprimer avec une audace inouïe, sa fidélité inconditionnelle au Professeur. Car c'est bien ce professeur qui lui a permis d'exprimer le meilleur de lui-même et auquel il doit d'avoir découvert qui il est. C'est parce que le Professeur a éperonné en lui son ardeur, que Todd Anderson a fini par terrasser ses plus grands dragons : sa timidité, ses peurs, la dépendance au qu'en-dira-t-on ; rien désormais ne pourra l'empêcher de rejoindre la part la plus authentique de lui-même. Rien. Une grande leçon pour chacun d'entre nous, quels que soient notre âge et notre situation dans la vie… « N'oubliez jamais ça ! »
Ne laisse pas à l'abandon ton jardin secret…
Film de Agnieszka Holland - Redonner vie aux sentiments et aux lieux livrés à l'abandon…
« LE JARDIN SECRET » (1993) Renaissance (montage de Chantal Duros)
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Le Jardin secret (The Secret Garden) est un film britannico-américain sorti en août 1993, réalisé par Agnieszka Holland. C'est l'histoire, au XIX° siècle, d'une jeune orpheline recueillie par son oncle dans un lugubre manoir du Yorkshire et qui, en explorant la propriété, va découvrir un jardin laissé à l'abandon depuis la mort de sa tante, disparue prématurément. La jeune fille décide d'en faire son domaine et, aidée d'un jeune domestique, elle va redonner vie non seulement au jardin mais également aux habitants de la triste demeure, qui restaient jusqu'à présent cloîtrés, maladifs et comme retirés de la vie. Grâce au pouvoir transfigurateur de l'enfance, et en communion avec l'éveil de la nature, tout redevient possible, accessible, libéré, beau et neuf. C'est l'avènement du printemps, jusqu'au cœur des êtres. Le jeune garçon chétif, qui ne se déplaçait qu'en chaise roulante ou à l'aide de béquilles, retrouve ses forces et ses facultés et se remet en marche, mu par la force irrésistible d'une espérance renouvelée et d'une vitalité retrouvée. Par l'appel de la vie, tout simplement. Toutes ces métamorphoses inattendues — au même titre que les éclosions de la nature observées avec une attention dévorante par l'enfant — sont de l'ordre du petit miracle : elles intiment que, par une série de lents réapprivoisements successifs, tout peut renaître, y compris ce que l'on croyait disparu pour toujours. On dirait même que la restauration du jardin secret a le pouvoir de maintenir vivante celle, disparue, qui en fut la propriétaire et qui en devient la muse inspiratrice, l'ange gardien, la secrète et bénéfique présence. Les liens d'affection resurgissent aussi entre le père et le fils ; tout retrouve sa place et son sens. On remarquera la symbolique de la clé (celle des songes ?) qui permet d'ouvrir ce qui semblait définitivement fermé suite au deuil d'un être cher, à commencer par la joie, l'espérance, les lendemains qui chantent. Et si, à la lumière de cette séquence, nous revisitions notre propre jardin secret, en nous montrant attentif à son équilibre, à sa beauté, à ses éclosions subtiles ? Si nous nous efforçions de restaurer les harmonies de l'être, en prenant soin de la part la plus sensible de nous-même, tout comme celle des autres, et du monde qui nous entoure ?